Afrique du Sud: appel au calme après le meurtre d'Eugène Terre'Blanche


C'est par un appel au calme que les autorités sud-africaines ont réagi à l'assassinat de l'extrémiste blanc Eugene Terre'Blanche. Le fondateur de l'AWB, le Mouvement de résistance afrikaner, groupuscule d'extrême droite en faveur de la séparation entre noirs et blancs, a été tué samedi soir dans sa ferme de Ventersdorp, au Nord-Ouest du pays. Après une dispute sur des salaires impayés, deux employés l'auraient tué alors qu'il se reposait dans sa propriété.


Sur place, les risques de représailles et de tensions raciales inquiètent. Le président sud-africain Jacob Zuma a condamné le meurtre à la télévision dimanche. "Il est de notre responsabilité de condamner ce crime et nous devons éviter tout commentaire qui pourrait nuire à la construction de notre nation et notre cohésion raciale. » Le conseil des églises d'Afrique du Sud appelait à « bannir toute chanson ou discours provocateur qui plongerait le pays dans un cycle de violences ».


Le meurtre de l'extrémiste blanc intervient, en effet, peu de temps après le chant controversé "Tuons les boers" (fermiers blancs) entonné par Julius Malema, le leader de la Ligue de la jeunesse de l'ANC, le partir au pouvoir. Le gouvernement défend Malema et refuse de faire le lien. Les deux événements ont cependant accentué le malaise entre les communautés blanche et noire.


Dirk Kotzé, directeur du département de sciences politiques à l'Université d'Afrique du Sud, n'exclut pas la possibilité de violences sporadiques. « Il y aura des représailles, peut-être des attentats. Mais l'AWB ne dispose pas d'assez de membres pour organiser des actions de grande ampleur. L 'AWB ne représente pas l'afrikaner moyen, c'est un groupuscule très minoritaire. »


Depuis les élections de 1994, l'AWB a, en effet, perdu le soutien de nombre de ses supporters. Le rôle d'Eugene Terre'Blanche, supporter de la suprématie blanche, était devenu minime au sein du parti. A 69 ans, il s'adonnait à une de ses passions, la poésie.


L'AWB a pourtant appelé ses supporters à venger la mort de Terre'Blanche. Lors d'une conférence de presse organisée hier, Pieter Steyn, le porte-parole du parti extrémiste, a retiré ces déclarations et a fait savoir qu'aucune « forme de violence, d'intimidation ou d'injures raciales » ne serait tolérée.



Mélinda Fantou - 20Minutes



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