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Le choléra continue à tuer au Zimbabwe
Budiriro, Zimbabwe - Si le président zimbabwéen Robert Mugabe affirme que l'épidémie de choléra est sous contrôle, la situation sur place indique le contraire. Déjà 1700 morts et 35000 cas ont été officiellement répertoriés dans le pays.
A Goal, ONG irlandaise, on est pessimiste. Un des médecins, qui souhaite garder l'anonymat de peur de perdre son permis de travail, témoigne. “Le pire scénario pourrait voir ces chiffres monter à 60000 malades.” Et toutes les conditions sont réunies pour y arriver. Malgré la présence de nombreuses ONG, “les autorisations d'exercer en tant que médecin sont données au compte goutte. De nombreux volontaires se trouvent déjà sur place mais doivent attendre une autorisation du gouvernement.” Une situation aggravée par un pays déjà affaibli par 28 ans de dictature : un tiers de la population est atteint du sida, 80% vit avec moins d'1 dollar par jour et est mal nourrie.
A Budiriro, premier foyer de choléra de la région d'Harare, les portes de la clinique sont bien gardées. Les familles de malades n'ont pas le droit d'entrer. Elles reçoivent chaque matin un rapport sur l'état de santé de leur proche. Givemore a fait la route de Windoek, en Namibie, pour voir sa famille restée au Zimbabwe. Depuis deux jours, il fait le pied de grue à la grille de la clinique. Son petit frère est entre la vie et la mort. “On nous dit que son état est stationnaire mais est-ce qu'ils nous disent la vérité? Et vous, vous venez voir un malade aussi?” Oui, sera une réponse judicieuse. Toute activité journalistique non accréditée par le gouvernement est punie d'une arrestation, emprisonnement ou déportation.
Un klaxon se fait entendre. Un van approche à toute vitesse. A l'intérieur, deux femmes sont allongées. Elles sont amenées avec peine dans une tente. Les grilles de la clinique se referment aussitôt. Les familles attendent, résignées.
Autour, les villageois refusent de parler. D'un air faussement détâché, ils nettoient leur jardinet. Exceptionnellement bien entretenu, chacun cache pourtant les maux de Budiriro. Des puits creusés à la main remplis d'une eau douteuse. Une eau, qui non bouillie, tue.
Le
soleil se couche, Budiriro reste silencieux. Robert Mugabe, 84 ans,
qui revient de ses vacances en Malaisie à 94 000 dollars, l'a
dit : “La situation est sous contrôle.”
Link: www.20minutes.fr/article/288987/Monde-Le-cholera-continue-a-tuer-au-