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Le Cap - Afrique du Sud -« Je préfère rentrer au Congo et y mourir. » La formule de Deo est sans appel. « Pourquoi rester ? Ils ont saccagé ma maison. » Ils, ce sont des Sud-Africains. Des voisins peut-être, des collègues. Le quinquagénaire n'en revient pas : « Tout ça parce que je ne suis pas né ici ! »
Ici, c'est l'Afrique du Sud, la nation Arc-en-ciel. Celle qui a
aboli le système de ségrégation raciale de l'apartheid en 1991.
Pourtant depuis le 11 mai, les violences xénophobes ont fait 62
victimes. Comme Deo, 35 000 travailleurs immigrés (100 000 selon les
ONG) venus de Somalie, du Zimbabwe ou de la République démocratique du
Congo, ont fui les bidonvilles. Comme Deo, ils ont perdu leurs biens,
leur vie. Celle qu'ils tentaient de mener au Cap, loin de l'insécurité
de leur pays d'origine.
Deo campe maintenant en face du commissariat du centre-ville. «
Nos frères sud-africains sont en train de nous tuer, l'ONU doit nous
rapatrier. » Bijou, elle aussi congolaise, ne veut pas rentrer dans un
pays « en guerre ». Elle s'est installée avec son mari et sa fille de 6
mois dans l'un des cinq camps du Cap. Situé à 40 km de la ville,
l'endroit compte 3 100 réfugiés. « Je sentais les choses venir, confie
Bijou. On nous disait : "On te tuera si tu ne pars pas, Kwere-kwere » -
terme dégradant qui désigne les étrangers africains.
La communauté somalienne demande aussi une aide internationale.
« Cela fait des années que nous sommes harcelés. On veut rentrer chez
nous », s'insurge Abdi. Pourtant, depuis plus de quinze ans, la guerre
civile ravage le pays. Au Mozambique, pas de guerre. Mais la moitié de
la population vit sous le seuil de pauvreté. Il y a deux mois, Alex, 22
ans, a quitté Maputo, la capitale. « Je pensais pouvoir trouver du
travail et plus tard rentrer au pays. » Son rêve a tourné court. Le
regard fatigué, Alex semble perdu dans l'eldorado qu'on lui avait
promis.
A ses côtés, Carlen, zimbabwéen. S'il est choqué de la violence des attaques, l'humour semble le faire tenir. L'oppression, il y est habitué depuis que le président Mugabe a plongé son pays dans la dictature, provoquant l'exil de trois millions de ses compatriotes. « C'est marrant, enchaîne Carlen. Le week-end dernier, c'était la Journée de l'Afrique. » Elle devait célébrer l'unité de l'Afrique et la lutte contre l'oppression. Cette lutte, l'Afrique du Sud pensait l'avoir gagnée il y a quatorze ans en mettant fin à l'apartheid.
Lien: http://www.20minutes.fr/article/235874/On-te-tuera-si-tu-ne-pars-pas.php